Faire baisser le nombre de bénéficiaires du RSA tout en améliorant leur accompagnement

Le 31 mars 2017, lors de la séance du Conseil Départemental, je suis intervenue sur le Programme Départemental d’Insertion et de Retour à l’Emploi. Voici mon intervention sur le RSA et l’accompagnement nécessaire des jeunes bénéficiaires de notre département.

Monsieur le Président, chers collègues,

Le Programme Départemental d’Insertion et de Retour à l’Emploi que vous nous présentez, au travers de cette délibération, est extrêmement important en ce qu’il constitue le cœur de notre action.

Plusieurs remarques…
1- Sur l’offre tout d’abord, Les dispositifs soutenus par le FSE que vous proposez comme le coaching pour l’emploi ou le permis de conduire sont adaptés.
Il n’en reste pas moins que des efforts plus importants devraient être faits.
Les 15 000 places offertes globalement dans les différentes actions sont loin de satisfaire la demande potentielle des 30 000 bénéficiaires. Soit à peine 1 mesure d’accompagnement pour 2 bénéficiaires !
La question des freins périphériques à l’emploi (c’est-à-dire ceux qui ne sont pas liés directement à des questions de qualification) doit être mieux traitée. Je veux parler ici de la question de l’accompagnement vers les soins ou l’hébergement mais encore celles de modes de garde dont les 1 500 places offertes demeurent insuffisantes, d’autant plus que nous avons un pourcentage de familles monoparentales bénéficiaires du RSA bien supérieur à la moyenne des ménages du département.
Pour avoir une véritable vision sur la situation des personnes ayant droit au RSA il serait intéressant de recouper les chiffres : combien d’ayant droit ? Et combien de personne le demande réellement ?
Connaître les chiffres dans notre département est aussi le meilleur rempart au fantasme sur l’assistanat.
A l’échelle de notre département, il est donc nécessaire d’investir le chantier de l’accès à la prestation pour tous ceux qui y ont droit.
Par ailleurs, comme vous le savez, on ne peut pas avoir accès au RSA avant 25 ans. Aussi prétendre aider au retour à l’emploi consisterait pour notre département à aider les missions locales. Je vous rappelle que nous vous en avons fait la demande à l’occasion d’un vœu porté en séance publique le 15 avril 2016. Cette proposition n’est pas nouvelle car les élus de gauche vous font la demande depuis de nombreuses années. Votre réponse a été une fois de plus négative. Les missions locales aident les jeunes à trouver une formation ou un emploi. Les aider financièrement, comme elles le demandent, c’est à la fois permettre aux jeunes de trouver un emploi et donc d’acquérir une expérience professionnelle, mais aussi de les orienter vers des formations qui feront que demain ils ne se retrouveront pas dans une situation durable de chômage.
Avoir une politique volontariste pour les jeunes alto-séquanais c’est essayer de baisser un maximum le nombre de bénéficiaires du RSA en les accompagnant le plus tôt possible en amont vers la vie professionnelle.
2- Sur le rapprochement avec les Yvelines et l’affichage d’une volonté de convergences dont on devine qu’elle pourrait se traduire par la perspective 
à nouveau d’une fusion de nos services d’instruction. Si tel est déjà votre projet je pense qu’il serait normal de nous l’exposer et de nous dire quel en sera l’impact en termes d’emplois pour les EDAS que vous cherchez déjà à regrouper.

3- Enfin, nous ne comprenons pas la position définitive du département : est-il prêt à envisager de déléguer l’instruction du RSA aux communes ? Ou exclut-il totalement cette possibilité dans l’objectif de reprendre complétement le pilotage et la mise en œuvre de sa compétence en matière d’action sociale ?
Si le département reprend la compétence de l’insertion, comment compte-t-il nouer des partenariats localement sur la question de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA.
Dessaisir les communes de l’instruction du RSA reviendrait à éloigner un service de proximité de ces propres bénéficiaires dont on connait la fragilité.
Il est par ailleurs primordial selon moi de préserver les moyens de fonctionnement des espaces d’insertion afin d’avoir là une véritable démarche de prévention.

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