Plus de moyens pour accueillir les mineurs non accompagnés !

Ce 23 novembre, en séance publique, j’ai posé deux questions au président sur l’accueil des mineurs non accompagnés.

L’accueil des mineurs non accompagnés (MNA) est devenu un sujet d’inquiétude d’autant plus grande que leur nombre augmente. Un rapport de la mission bipartite de réflexion sur les mineurs non accompagnés, rendu en février 2018 conjointement par l’Inspection générale des affaires sociales, l’Inspection générale de l’administration, l’inspection générale de la justice et l’ADF, pointait déjà « une augmentation très significative des arrivées de migrants se présentant comme mineurs non accompagnés au cours des trois dernières années, avec une forte accélération depuis l’été 2017. […] Le nombre de mineurs non accompagnés intégrant les dispositifs de protection de l’enfance a triplé entre 2014 et 2017».

Malgré cette information officielle, le département des Hauts de Seine a décidé depuis le 2 juillet 2018 que « l’accueil » des mineurs non accompagnés, précédemment réparti sur 6 services territoriaux, s’effectuerait de manière centralisée à Nanterre. Pour que les jeunes puissent faire valoir leurs droits et soient pris en charge comme la loi l’exige, il faudrait une cellule d’accueil renforcée. Or le manque de personnel et les conditions de travail difficiles amène à des situations de tensions et d’exclusion inacceptable dans notre pays, terre d’accueil.

Les associations de défense des migrants et des mineurs étrangers isolés dénoncent le peu de moyens de l’aide sociale à l’enfance dans notre département, qui conduisent à des évaluations réalisées à la hâte et même à des refus de guichet, c’est-à-dire des cas où des jeunes n’avaient même pas pu déposer leur demande d’évaluation de minorité. Un membre du Réseau éducation sans frontières (RESF) estime ainsi que la « première difficulté pour un mineur, c’est d’être reçu. Il y a un département où il y avait auparavant six lieux où se présenter, qui ont été regroupés en un lieu unique. Quand 20 ou 30 jeunes se présentent, la direction en désigne trois et les autres ne sont pas reçus. » Ce type de récit est récurrent dans la bouche des responsables associatifs.

Pouvons-nous, Monsieur le Président, avoir un bilan comparatif de l’accueil et du suivi de ces jeunes sur plusieurs années afin d’analyser si la fermeture des
6 services territoriaux qui existaient précédemment ne permettait pas aux agents une plus grande fluidité et efficacité dans leur travail ?

Une fois de plus, Monsieur le Président avec un budget excédentaire de 471 millions d’euros, ne pourrait-on pas être exemplaire pour accueillir ces jeunes qui cabossés, traumatisés par leur parcours migratoire, arrivent
en France avec l’espoir d’une nouvelle vie apaisée ?

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